Françoise Blin de Bourdon (Sœur St-Joseph)
Co-fondatrice des SND de Namur (1756-1838) et 2ème supérieure générale de la congrégation (1816-1838)
Le 8 mars 1756, Françoise Blin de Bourdon naît à Gézaincourt, cinq ans après Julie. Baptisée le lendemain de sa naissance, elle reçoit la confirmation à l’âge de 8 ans.
A part quelques séjours à Bourdon où ses parents possèdent le château, elle passe son enfance à Gézaincourt, chez ses grands-parents maternels, le baron et la baronne de Fouquesolles.
Françoise reçoit une éducation raffinée chez les Bénédictines à Doullens et chez les Ursulines à Amiens. A l’âge de dix-neuf ans, pour préparer ses débuts dans la société française, elle fréquente les salons de Paris et est présentée à la Cour de Versailles.
A Gézaincourt, Françoise administre le domaine et ses vastes dépendances. Elle visite aussi les malades et les soigne au moyen de plantes médicinales qu’elle cultive; les villageois demandent volontiers conseil à la « bonne demoiselle ». Le curé de la paroisse affirma plus tard que Françoise allait chaque jour à la messe, priait longuement et communiait souvent.
En 1789, la Révolution française éclate. A cause de son origine sociale, Françoise est arrêtée en février 1794 à la place de sa grand-mère, et est conduite à la prison d’Amiens. Libérée en août 1794, elle rejoint alors son frère à l’hôtel Blin, à Amiens. C’est là qu’elle fait la rencontre de Julie Billiart avec qui elle fonde le 2 février 1804 la congrégation des Sœurs de Notre-Dame. Elle prend le nom de Sœur Saint-Joseph.
En 1816, après la mort de Mère Julie, Mère Saint-Joseph est élue supérieure générale et le restera jusqu’à la fin de sa vie. Elle continue fidèlement l’œuvre de son amie ; elle rédige la règle, achève les fondations à Liège et à Dinant, crée celles de Thuin, de Verviers, de Philippeville et de Bastogne.
Son grand souci sera de garder l’unité de la congrégation sous le régime hollandais entre 1815 et 1830. Dans ce but, elle accepte la naturalisation de citoyenne des Pays-Bas, les examens devant les jurys d’Etat et la prise en charge d’hospices puisque les écoles ne sont plus viables. En 1815, malgré l’opposition de certaines sœurs, elle conserve intact l’esprit de l’Institut.
Elle meurt à Namur le 9 février 1838. Elle laisse une abondante correspondance où apparaissent son réalisme, sa franchise, sa connaissance de la personne humaine ainsi que son esprit surnaturel.
Pour en savoir plus :
TOMME, C, SNDdeN, Histoire de la vénérée Mère Saint Joseph, 1920.
P. PATTYN, Sainte Julie Billiart et Françoise Blin de Bourdon, Fidélité, Namur, 1999.
RECKER, J, SNDdeN, Françoise Blin de Bourdon, Une femme d’influence, 2001.