En cette Année jubilaire, le jour où l’Eglise célèbre la fête de Sainte Julie Billiart, la Paroisse Saint Honoré des Moissons, les Sœurs de Notre-Dame de Namur de Cuvilly et les Amis de Sainte Julie ont invité les sœurs SNDdeN et les paroissiens à vivre une journée de pèlerinage comme Pèlerins de l’espérance sur les pas de Sainte Julie Billiart en Picardie :
Cuvilly-Gournay-Compiègne-Amiens-St Valery sur Somme
Ce mardi 08 avril 2025, en la fête de Sainte Julie Billiart (décès le 08/04/1816), 40 pèlerins de la paroisse Saint-Honoré des Moissons (dont Cuvilly) et sœur Christiane HOUET ont revécu le cheminement de Julie en terre Picarde.
Le dynamique curé de la paroisse : Père Philippe MONTIER et son vicaire, le Père Pierre NGUYEN ont collaboré avec les sœurs de Cuvilly (Adrienne, Dorothée et Justine) afin de préparer absolument tout ce qu’il fallait pour un pèlerinage très réussi aux dires de chacun.
L’accueil et le départ du pèlerinage comme celui de toute vie chrétienne commence par le baptême et c’est la raison pour laquelle nous l’évoquions et souhaitions en raviver le don autour de la cuve baptismale offerte par la Congrégation Notre-Dame en souvenir du baptême de Julie qui eut lieu le jour même de sa naissance le 12 juillet 1751. Nous nous rassemblions ensuite en pèlerins de l’Espérance autour de la table eucharistique dont l’importance fut si grande dans la vie de Julie.

La statue du Sacré-Cœur de Jésus nous ouvre grands les bras pour que nous y jetions tous nos soucis, en chemin nous reprendrons conscience de l’importance de cette dévotion pour Julie.
Après ces gestes symboliques et la bénédiction de Dieu par le prêtre nous montons dans le car vers Gournay S/Aronde. Nous nous arrêtons en silence devant ce lieu évoquant le début de l’exil de Julie à l’âge de 40 ans quittant tout sous la menace révolutionnaire qui veut la mort de la dévote. Cette cachette découverte Julie fuit vers Compiègne dissimulée sous la paille avec comme seul soutien sa nièce Félicité. Ce pèlerinage de Julie fut bien moins confortable que le nôtre aujourd’hui d’autant plus qu’elle ne savait où aller ni si elle serait accueillie ? Cependant convaincue de la Bonté de Dieu qu’elle a déjà « vu à chaque pas » comme elle le dit elle peut être remplie d’Espérance et sans doute est-ce déjà là que son chant de confiance l’accompagnera jusqu’au bout « Ah ce qu’il est bon le Bon Dieu »

Oui la providence fut là à Compiègne même si elle dû déménager 5 fois en 2 ans et demi. Comme tous les réfugiés d’aujourd’hui elle était à la merci de ceux qui veulent bien offrir l’hospitalité. Julie vit la solitude complète e jusqu’à être privée de l’Eucharistie, la force de sa vie. Mais c’est alors que Dieu la rejoint dans une vision qui ne se concrétisera que plus tard.
« Voici les filles que je te donnerai dans l’institut qui sera marqué de ma croix » Julie est alors comme Marie et dit sans doute comment cela se fera-t-il ? Mais sa confiance reste totale Dieu est bon et continuera à lui montrer le chemin.
Le lien avec les Carmélites de Compiègne était établi depuis sa jeunesse à Cuvilly et c’est leur confesseur le Père de Lamarche qui vint enfin réconforter Julie en lui apportant l’Eucharistie.

Appelée à Amiens par Mme Beaudouin, elle est invitée à loger dans un petit appartement qui appartenait au frère de Françoise Blin de Bourdon et c’est là qu’elles se rencontrèrent et que la vision de Compiègne commença à devenir réalité. C’est en s’unissant dans l’amitié divine avec leur complémentarité que le Seigneur fera des merveilles pour Son Œuvre. Elles se consacrèrent entièrement à Dieu le 02 février 1804.
Il ne manquait plus à Julie que la mobilité et c’est la grâce obtenue durant une neuvaine au Sacré-Cœur de Jésus ainsi elle put devenir cette infatigable pèlerine d’Espérance pour ouvrir des maisons où former des jeunes filles qui deviennent ses sœurs et chargées de l’éducations des filles pauvres.
A Amiens, nous faisons une pause réconfortante dans une salle paroissiale et après le casse-croûte le Père Montier eut l’idée géniale de proposer à chacun de se présenter et d’exprimer le lien qui le lie à Julie ou comment il est venu à ce pèlerinage.

Quelles pépites nous avons pu entendre ! Certaines connaissent Julie par le biais de l’école d’Orvillers-Sorel depuis leurs classes maternelles. Pour d’autres simplement dit : « Je suis tombée dedans depuis que je suis petite » Bénis sois-tu Seigneur pour toutes les sœurs qui y sont passées et y ont laissé leur empreinte. Il y a aussi les sœurs de Cuvilly d’hier et d’aujourd’hui qui animent le groupe « Foi et Lumière » celui du rosaire ou de la catéchèse paroissiale. J’y ai reconnu des jumeaux qui venaient à Cuvilly avec leur maman catéchiste et qui maintenant adolescents étaient présents avec grand-mère venue des îles. Des enfants de Cuvilly bien encadrés par leur maman Sylviane. La plupart sont venues par le biais d’autres personnes qui leur ont parlé de Julie et il y a même quelqu’un qui a reconnu la sainte dans son arbre généalogique.

Bref la rencontre avec Julie les ont marqués car ils découvrent une femme d’exception qui parfois fait signe de façon très inattendue et qui répond à leur besoin de plus de vie et de sens.
Bien sûr certains la connaissent mais encore si peu car le proverbe se confirme « Nul n’est prophète dans son pays » alors le prêtre donne comme mission à chacun là présent d’en parler au moins à une personne.
Une personne nous accueillant dans cette salle de l’aumônerie nous fait part du nombre croissant de jeunes qui demandent le baptême pour Pâques. Julie doit aussi sûrement se réjouir avec l’Eglise qui traverse des troubles non moindres que ceux durant la révolution mais qui connaît des germes d’Espérance.
Nous avons chanté des chants à Julie bien connus mais en découvrant l’hymne du jubilé, je me suis dit que ces paroles collaient si bien avec elle : « Sur la route j’ai confiance en toi ».

Oui, des routes elle en a connues car, 10 jours après sa guérison miraculeuse, elle est allée prêcher une mission avec les Pères de la Foi à Saint-Valery-sur-Somme et à Abbeville.

Aussi arrivées à Saint Valery, nous étions fières de participer à l’Eucharistie qui tenait tant à cœur à notre sainte. Après 22 ans de paralysie, c’est la première fois qu’elle y participera dans une église et nous y déposons une statue de Julie selon la demande du curé de la paroisse, le Père Yves LOISON. Cette statue vient de Jumet ; Jumet, une maison fondée par Julie elle-même mais qui vient de fermer !! Julie nous t’en supplions suscite de nombreuses vocations de religieux, religieuses, prêtres et de tous les baptisés.
Oui, Julie nous le croyons: quand une porte se ferme une autre s’ouvre.
